À propos de la charge virale qu'affronte le personnel de la Santé...

Charge virale 

Le personnel de la santé est exposé à une charge virale particulièrement élevée.

Dans notre établissement, il y avait une quinzaine de résidents et une dizaine d'employés qui obtinrent des résultats positifs au test de dépistage de la COVID-19. Dont moi et ma conjointe.

Nous avions peu de protection. Les communications avec les autorités sanitaires étaient tout aussi aléatoires qu'improvisées. On baignait dans un drame humain sans nom. Auquel s'associait la peur... d'être contaminé. On regardait nos petites jaquettes et nos petits masques de procédure, entre préposés. Puis on regardait le masque N95 et la combinaison de cosmonaute des ambulanciers, des médecins. On recevait les ordres de dix généraux cachés derrière les lignes pour un soldat envoyé au front sanitaire....

Cela dit, il faut savoir séparer les corps infectés des corps sains pour traiter une pandémie. D'abord pour offrir une qualité de soins aux malades. Et puis pour redonner une forme de sécurité et de quiétude aux autres. On peut néanmoins se questionner sur l'idée de concentrer en un endroit mal aéré et mal isolé des malades qui, lorsque leur cas s'aggrave, deviennent une sorte de culture virale.

Je fais référence, entre autres, à cet article de Patrick Lagacé. Cela me semble légitime et inquiétant pour le retour au travail de mes collègues et amiEs.

 «C’est une charge virale extraordinairement élevée, me dit le Dr Richard Marchand, microbiologiste-infectiologue à l’Institut de cardiologie de Montréal : « La personne qui est intubée aux soins intensifs parce qu’elle a développé des complications de la COVID-19, une personne qui n’est pas très vieille, après 10 jours, sa charge virale est de 1000 virus par millilitre de sécrétion. »
Traduction : la personne âgée de 87 ans qui a contracté le coronavirus dans un CHSLD et qui en développe des complications au point d’être en phase terminale est une sorte de culture virale.»


Patrick Lagacé, Les vieux, les malades les plus contagieux, La Presse, 23 avril 2020

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