Le «cheap labour» du système des soins de santé

Une gestionnaire affirme passer 50% de son temps à recruter du personnel pour combler des postes au sein de sa résidence pour aînés reconnue en tant que ressource intermédiaire par le Centre intégré universitaire de la santé et des services sociaux (CIUSSS).

Ce n'est pas tout. Les contraintes à l'emploi des préposéEs aux bénéficiaires s'accumulent. Beaucoup se découragent. Avec raison. Il n'y a que les vieux habitués à obéir qui tiennent encore le coup jusqu'à ce que l'on jette comme des vieux chaussons, sans retraite, sans primes de la CSST peut-être, sans dents et sans rien.

On demande aux nouveaux de suivre des formations kafkaïennes qui changent à toutes les dix secondes.

Seize heures pour ceci. Huit heures pour cela. Cent quatre-vingt-heures ensuite. Peut-être un rappel de quatre-vingt heures de formation pour l'an prochain... Et tout ça pour un obtenir à peine cinquante sous de plus que le salaire minimum. (L'employeur doit payer cinquante sous de plus que le salaire minimum s'il ne veut pas être dans l'obligation de payer l'uniforme de travail...)

Je prévois une énorme catastrophe avec la base négligée du système: les préposéEs aux bénéficiaires.

On pense à tort traverser une crise.

La vraie crise s'en vient d'ici la fin de l'année.

Les propriétaires qui ne pourront pas allonger l'argent et améliorer les conditions de travail au sein de leurs établissements vont perdre leurs employés autant que leur certification.

C'est l'évidence même à moins que d'être sourd et aveugle.

Le reportage est ici.

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